Rencontre avec la rédaction du Crestois

Il leur reste deux numéros du Crestois à produire dans sa forme actuelle qui seront imprimés au rez-de-chaussée dans ces mêmes locaux à Crest. Puis la rotative restera silencieuse.

Pour l’heure, un rachat de l’imprimerie semble peu probable. Les transformations de la presse, les confinements et l’inflation plus récente ont eu raison de cette entreprise qui se divise dans la crise, journal d’un côté, imprimerie de l’autre. Pour que le Crestois puisse continuer à vivre.

Le 26 mai, quelques membres du club de la presse Drôme Ardèche ont échangé avec Martin Chouraqui et Laure-Meriem Rouvier, représentant l’équipe qui porte un projet de reprise de l’hebdomadaire sous forme de scop. Voir le précédent article « Mobilisation pour sauver le Crestois ».

À la rédaction du Crestois, Laure et Martin ont présenté le 26 mai dernier aux membres du Club de la presse leur projet de reprise de l'hebdomadaire.
À la rédaction du Crestois, Laure et Martin ont présenté le 26 mai dernier aux membres du Club de la presse leur projet de reprise de l’hebdomadaire. Crédit photos : Louisette Gouverne

Les deux journalistes, hebdo en main, racontent la tension et l’enthousiasme des derniers mois, les journées doubles… pour élaborer ce projet avec l’appui solide de l’union régionale des scop. Le matin, ils ont présenté et expliqué leur projet de reprise par visioconférence lors d’une pré-audience à un représentant du tribunal de commerce de Romans. Les spécificités de la presse sont mal connues.

L’argent réuni ( les journalistes restent ébahis de l’élan qui s’est manifesté sur le territoire pour les soutenir en investissant dans des titres participatifs ou en effectuant des dons ) doit permettre le rachat du journal par la scop et sa relance. Le verdict du tribunal de commerce doit tomber à la mi juin.

Si la reprise est validée, le Crestois permettra à 7 personnes de travailler pour reprendre la publication de l’hebdo papier et numérique. Un Crestois au format plus petit, sur un autre papier et au graphisme réinventé. En revanche, comme le précise Martin Chouraqui, le contenu de l’hebdo ne connaîtra pas de révolution. « Nous raconterons comme actuellement chaque semaine la vie de la vallée et de ses habitants, en toute liberté, en toute indépendance, avec rigueur, et si possible avec un peu d’humour et de chaleur humaine ! Notre ligne éditoriale c’est le territoire ».

Néanmoins, à l’automne si le projet de reprise fonctionne, il s’agira de mener une campagne commerciale afin d’élargir le lectorat. Un objectif motivant pour l’équipe qui sait par ailleurs que l’hebdomadaire n’est pas en « mauvaise santé ». Sur son territoire de diffusion qui compte 25 000 habitants, le journal compte actuellement 1000 abonnés papier et 200 abonnés numériques et il est vendu au numéro à 1000 exemplaires chaque semaine ; la publicité et les annonces légales lui assurent également une base économique saine. Les objectifs pour 2025 sont de gagner 200 nouveaux abonnés pour l’hebdo papier et 250 abonnés numériques. Pour battre la campagne, les journalistes pourront sans nul doute compter sur l’appui de l’association des amis du Crestois qui s’est constituée fin avril et compte déjà plus de 400 adhérents.

LG