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Déploiement du THD : la fibre, un point c’est tout !

Davantage qu’une table ronde, la soirée autour du très haut débit (THD) organisée par le Club de la presse 26/07 au Technosite de Valence, s’est déroulée en deux temps : état des lieux, usages et services… et avec pour troisième mouvement quelques questions du public.


Point de départ : l’annonce, en février dernier, du gouvernement d’un plan visant à couvrir d’ici 2022 100 % de la population française en THD. Avec comme choix prioritaire la fibre optique, et en incitant les collectivités territoriales à y participer tout en leur laissant une autonomie de gestion.
C’est ainsi qu’en Drôme-Ardèche l’opérateur historique Orange et le syndicat mixte Ardèche-Drôme numérique (ADN) se « sont partagés le gâteau », un immense chantier d’abord. Pour planter le décor, Hervé Rasclard, président d’ADN, et Richard Valette, délégué régional Orange en Rhône-Durance, qui confirmaient le non-doublement entre l’initiative publique et celle privée, et, qui donnaient les chiffres de leur déploiement.
Pour Orange, 66 communes (Privas, bassins annonéen, valentinois, montilien…), bref les zones les plus peuplées. 140 000 logements doivent être couverts d’ici 2020. R. Valette rappelait également que la THD se concrétise aussi dans la 4G (9 villes déjà couvertes, en 2014 Montélimar, Pierrelatte, Aubenas, Romans, Tain-Tournon doivent en bénéficier) et les réseaux 3G et H+.
Pour ADN, 642 communes, soit 310 000 prises.
Après le haut débit, bienvenue donc dans une dimension supérieure : le monde de la fibre optique qui, au vu de l’évolution des usages et besoins, n’a pas semblé utopique aux aménageurs mais au contraire adaptée à une projection à 25 ans. Pas question pour ADN de passer par l’étape intermédiaire de la montée en débit. Autre principe : la péréquation et la solidarité territoriale. On espère que ces beaux principes résisteront à la réalité du terrain. Car qui va payer ce type d’équipement extrêmement coûteux (investissement évalué à 450 millions d’euros) ? Pour un tiers, le fonds de solidarité numérique mis en place par l’Etat, le reste les deux conseils généraux qui se sont déjà prononcés favorablement, la Région Rhône-Alpes (on attend sa réponse d’ici l’été), enfin les communautés de communes qui n’ont pas toutes les mêmes ressources et la même volonté politique. Si l’on peut gager que ces dernières reconnaitront l’intérêt de leur investissement, elles ne le voteront sans doute pas toutes immédiatement. De toute façon, ADN – qui finalise actuellement le plan de financement et la mise en oeuvre opérationnelle – ne pourra pas déployer la fibre d’un coup de baguette magique. En 2015, la fibre investira les premières communautés de communes à se positionner, et la phase 2 du plan n’est attendue qu’en 2020 pour un achèvement en 2025. Il faudra habiter au bon endroit…
Cela ira a priori plus vite avec Orange dans les « grandes » villes/agglo : Orange annonce pour cette année la couverture d’Annonay, en 2015 celle de Bourg-de-Péage, Privas, Romans, Guilherand-Granges et les agglos d’Annonay, Montélimar, Valence-Romans.
Nuançons avec Hervé Rasclard qui souligne que c’est « tout de même le plus gros projet public depuis l’électrification rurale au XIXe siècle ». Il faut s’y atteler sans tarder quand on voit l’appétit et l’exigence des « connected people ».thd2 jpg

 

Usages et services

 

Maurice Quinkal, président du syndicat mixte des Inforoutes de l’Ardèche (précurseurs du déploiement numérique dans ce département rural dès 1995), énumérait ensuite les initiatives des Inforoutes au service du développement du territoire : un réseau de sites de télétravail (8 équipés en THD), 22 sites pouvant accueillir des visioconférences, Ardèche marchés publics, le soutien aux initiatives innovantes (tablettes tactiles dans des Ehpad, déploiement de tags NFC sur les sites touristiques et le Mag « Ardèche Attitude », etc.), sans oublier le site geoardeche.fr (plateforme d’informations géographiques qui devrait être accessible par le grand public d’ici deux ans).
Côté Drôme, l’on ne pouvait oublier le travail du Pôle numérique, basé à Rovaltain, qui accompagne des initiatives locales tels les Fablabs dans la vallée de la Drôme, des lieux de créativité où l’on peut réparer, designer et tester de nouveaux produits ou encore la possibilité de suivre ses consommations d’énergie (674 logements équipés à Annonay, Valence, Privas et Pierrelatte).
La télémédecine, le stockage sécurisé des données, des usages plus ludiques (comme le picoprojecteur lancé par Orange) sont quelques autres usages en cours d’exploration ou de développement qui ouvrent des perspectives infinies… et pourtant à la portée d’un tout petit clic.

 
LEGENDE : « L’arrivée du très haut débit en Drôme et Ardèche : utopie ou réalité » : un débat auquel le Club de la presse 26/07 avait notamment invité Hervé Rasclard, Maurice Quinkal, Richard Valette et Vincent Parisot (directeur de la communication Orange Sud-Est). Il était défriché par Louisette Gouverne, présidente du Club.